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BATIK International lance une évaluation externe du programme SAARA


IRADA 07.04.2021 3720


Présentation de la structure

BATIK International est une association française créée en 1998 qui œuvre pour la réduction des inégalités des personnes les plus vulnérables, telles que les femmes, les jeunes femmes et jeunes hommes, les personnes âgées, en situation de migration ainsi que les personnes à l’intersection de ces identités. L’association intervient au Vietnam, sur la rive Sud de la Méditerranée (Algérie, Egypte, Maroc, Tunisie) ainsi qu’en France. Chacun de ces projets vise à améliorer l’insertion et l’accès aux droits socio-économiques de personnes en situation de vulnérabilité, grâce au développement de leur pouvoir d’agir et à l’appui à des organisations paires qui travaillent directement avec ces populations.

BATIK International intervient dans la zone MENA (Middle East and North Africa) depuis 2002 avec des projets appuyant au développement social et économique de personnes en situation de vulnérabilité. Plus récemment, les projets ont porté sur l’accès à un travail décent pour les microentrepreneur.se.s, en particulier les femmes, car elles sont plus affectées par la précarité, via l’entreprise collective pour l’amélioration de leur insertion socio-économique. En Algérie, ce sont des associations, qui sont accompagnées pour la promotion de leur travail et leur intégration dans de cadres de concertation pluri-acteur.rice.s.

Depuis janvier 2012, BATIK International développe des programmes de renforcement des capacités des représentant-es de la société civile algérienne, soutenus par la Délégation de l’Union européenne, qui ont permis l’émergence d’un pool de cadres associatifs formés aux outils de gestion associative et le renforcement de leaders associatifs régionaux sur leurs thématiques d’intervention (défense des droits, santé, handicap, etc.). Ce leadership a notamment été mis au service d’un dialogue avec les pouvoirs publics locaux (déconcentrés et/ou décentralisés) et des dynamiques de concertation publiques-privées ont émergé pour répondre aux besoins prioritaires en matière d’action sociale.

Descriptif de l’action objet du suivi-évaluation

Contexte d’intervention

En Algérie, du côté de la société comme des pouvoirs publics, les attentes envers les associations sont nombreuses. Les mesures d’ajustements structurels menées par l’Etat algérien durant les années 90 se sont accompagnées d’un abandon partiel de ses missions, notamment dans le domaine social. Les associations sont naturellement venues combler ce vide sans que cela soit, pour la plupart, leur vocation de départ. Chemin faisant, les associations ont acquis un vrai savoir-faire et une réelle légitimité, notamment dans le domaine social et médico-social. Une autre attente est de structurer et d’animer la société et de compenser la carence des espaces et institutions qui en ont la vocation. Le mouvement associatif local se positionne de plus en plus en tant que force de mobilisation en mesure de fédérer les efforts et de créer les alliances nécessaires à la mise en œuvre de projets locaux de développement. Force de pression, de contre-pouvoir parfois, certaines sont capables de mener les négociations avec les pouvoirs concernés pour faire aboutir des propositions ou des revendications. Le rôle des associations en Algérie dans le processus de développement local ou communautaire est de plus en plus déterminant, car elles contribuent aux côtés du gouvernement à l’amélioration des conditions de vie et d’existence des populations à travers les actions de proximité qu’elles mènent dans la perspective d’assurer aux populations défavorisées et marginalisées leur bien-être.

Les contraintes qui pèsent sur le bon fonctionnement de différentes organisations et qui entravent leur développement sont nombreuses. Ainsi, suite à l’adoption de la loi 12-06 relative aux associations, deux tiers des 93 000 associations officiellement recensées à la fin 2011 par le ministère de l’Intérieur auraient effectivement disparu ou n’auraient pas renouvelé leur agrément courant 20151 . Cependant, les associations qui interviennent avec efficacité dans ces domaines délaissés par l’État connaissent un début de reconnaissance, notamment lorsque des passerelles sont créées avec les pouvoirs publics dans une dynamique de complémentarité. Il existe toutefois des disparités et les mécanismes institutionnels en direction des associations sont extrêmement différenciés selon les territoires et les contextes. Force est de constater que la reconnaissance naissante ne concerne qu’un noyau dur d’organisations bien intégrées dans des dynamiques collectives (programme ONG2, PCPA) et que même ces organisations leaders ont des difficultés à rendre visible les résultats, pourtant encourageants, de cette reconnaissance croissante. Par ailleurs, des dynamiques locales de concertation sont présentes dans certains territoires mais ne bénéficient d’aucune reconnaissance car elles ne sont pas partagées au sein de collectifs.

Les associations, majoritairement animées par des bénévoles sont tournées vers l’action et leurs ressources sont prioritairement consacrées à la réponse directe aux besoins et non à la mise en place de démarches de capitalisation ou de gestion des connaissances. De ce fait, les organisations de la société civile qui se sont engagées dans le développement de leurs compétences en participant à des programmes de renforcement des capacités ont privilégié les champs de la gestion de projet ou de leurs domaines thématiques (droits, animation socioculturelle, etc.). Les échanges de pratiques, notamment en matière d’expérience de concertation locale, sont de plus en plus fréquents, encouragés notamment par les espaces collectifs impulsés par les bailleurs de fonds, mais ils dépassent rarement le stade des échanges immédiats et sont rarement capitalisés. Lorsque des supports sont produits, ceux ci le sont majoritairement sous la forme de rapports ou compte-rendu à portée pédagogique limitée et majoritairement en langue française.

Historique de l’action et objectifs de l’action 

L’évaluation portera sur le programme SAARA - Savoirs et Apprentissages en Algérie pour la Reconnaissance de l’Action locale. Ce programme repose sur les acquis des programmes antérieurs menés en Algérie et notamment sur le projet Form’algérie (2012-2016) dans le cadre duquel un pool de jeunes cadres associatifs a été formé à diverses techniques d’animation de formation. Basés sur 6 territoires différents (Adrar, Alger, Akbou, Constantine, El Oued et Oran), ces professionnels associatifs ont été chargés de renforcer par la suite des organisations de leur région.

Justification et objet de l'appui

Une évaluation externe est prévue à la fin du projet. Les changements induits par SAARA auprès des différents acteurs concernés, ne peuvent être réellement appréciés qu’avec un regard extérieur. L’évaluation devra couvrir la pertinence globale du projet avec une attention sur les impacts, sur les acteurs et sur les conditions du changement.

Elle concernera :

  • les activités du projet, dont les projets soutenus dans le cadre du FAICOL, de façon à en apprécier la pertinence ainsi que les effets sur les capacités des acteurs
  • la pertinence de l’intervention de BATIK International auprès de ses acteurs locaux et un regard critique sur son approche du renforcement de capacités

Cette évaluation vise donc à apprécier les points forts et faibles du programme en termes de résultat, en focalisant notamment le processus de renforcement des capacités à agir au niveau local des organisations partenaires du Faicol. Plus particulièrement, l’évaluation permettra à BATIK Int :

  • d’apprécier les résultats / faire un bilan de l’action / analyse critique des points forts et des points faibles, etc. ;
  • d’interroger sa stratégie et sa qualité/efficacité d’accompagnement ;
  • d’améliorer la qualité de son accompagnement ;
  • d’alimenter la préparation d’un nouveau programme

En outre, l’évaluation doit permettre l’analyse des dynamiques collectives de concertation (impulsées dans le cadre du programme), par rapport aux relations que les associations soutenues entretiennent avec les pouvoirs publics, les acteurs de la société civile et le secteur privé au niveau local et ou régional :

est-ce que le programme a permis de renforcer ces relations ?

est-ce que les associations ont intégré des espaces de gouvernance locale ? Si oui, dans quels conditions ?

est-ce que les associations et cadres associatifs participant au programme ont renforcé leurs compétences en matière de dialogue et concertation au niveau local ?

Effets attendus

Le projet SAARA appuie sa stratégie d’intervention sur une démarche de renforcement des capacités des acteurs locaux en matière de capitalisation et gestion des connaissances (production et diffusion). Au travers de l’appui à des initiatives innovantes d’une part, et au soutien à l’animation de concertation locale d’autre part. Ainsi, il est attendu que le projet ait un impact sur le renforcement des organisations, tant au plan individuel que collectif, car il aide les individus à acquérir des outils et des pratiques pour renforcer leur propre structure et favorise un travail pluri-acteurs en réseau.

En renforçant les compétences des acteurs de la société civile, le projet contribue à l’amélioration des services délivrés aux populations vulnérables par ces organisations. Des OSC efficaces et crédibles aux yeux des populations, des pouvoirs publics et des bailleurs de fonds, renforcent l’efficacité de l’aide publique au développement et la bonne gouvernance démocratique.

Les formateurs/trices algérien-nes du CROSC dont les pratiques se sont professionnalisées au cours du projet participent à renforcer l'expertise nationale à la disposition des associations.

La rencontre des autorités locales et nationales avec les associations soutenues par le projet, par les temps d'échanges régionaux, permet de faciliter le dialogue entre acteurs ainsi que de porter à leur écoute les besoins, préoccupations ou encore les apports innovants des associations.

Cette prise de conscience permettra d'inscrire dans la durée les actions des associations.

Méthodologie

  1. La mission se décompose en deux phases : 1. la réalisation d’une mission sur le terrain comprenant la rencontre avec les parties prenantes du projet (associations partenaires, associations soutenues dans le cadre du Faicol), la collecte des informations sur les activités (rapports, documents de communication, base de données, etc.) et l’analyse des données. Ce travail donnera lieu à la rédaction d’un rapport intermédiaire
  2. l’organisation d’un atelier de restitution des premières conclusions, issues de l’analyse des activités, en présence des parties prenantes du projet (partenaires et associations bénéficiaires). Cette réunion peut avoir lieu à distance. Les parties prenantes du projet pourront réagir et compléter les analyses des consultant-es. Cette réunion donnera lieu à la rédaction d’un rapport final et d’une synthèse (traduite en arabe).

A l’issue de cette évaluation, les consultant-e-s devront fournir (en français) :

  • un rapport de mission ;
  • une synthèse de l’évaluation, avec recommandations pour la suite (document court, avec traduction en arabe).

BATIK Int. sera responsable de la coordination générale, de la mobilisation des organisations et personnes focales lors des temps d’échanges à distance et en présentiel. Du côté des associations partenaires et bénéficiaires, elles participeront activement aux échanges d’information pour présenter en détail leur intervention et ses résultats, et tout autres éléments nécessaire au/à la consultant.e pour une meilleure compréhension des enjeux du projet (ce qui implique que les partenaires seront disponibles pour échanger au fil de l’eau et faire leur retour sur le dispositif).

Moyens

Humains

  • Profil souhaité pour le/la/les consultant.es (équipe possible, dont un.e consultant.e sera chef.fe de mission, les offres préciseront qui).
  • Expérience en termes de suivi et évaluation de programmes de développement pluri-acteurs, renforcemet des capacités ou développement local
  • Connaissance dans le domaine des projets de renforcement des capacités
  • Qualité d'écoute, rigueur méthodologique, capacités de synthèse et d’analyse, ouverture d’esprit
  • Maitrise de la langue arabe

En raison du contexte actuel, les profils d’expert.es locaux (algérien.nes) sont plus particulièrement recherchés.

Financiers

Le budget de l’évaluation est fixé à 7 000€ TTC (coûts directs et imprévus éventuels -5% maximuminclus). Il est demandé au/à la consultant.e de faire une proposition budgétaire détaillée ainsi que de préciser la répartition des jours de travail. Seront intégrés dans l’offre :

  • Les honoraires et perdiem
  • Les coûts de transports nationaux pour les missions sur le terrain prévues - Les frais divers (communication..)
  • Les imprévus éventuels (5% maximum)

Les propositions techniques et financières, accompagnées de CV des consultant-e-s, devront être envoyées à l’équipe de BATIK international (contact@batik-international.org) avant le 22 avril 2021 à minuit, heure française.

Pour plus d'informations, veuillez vous rendre sur ce lien 

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